Conférence / Séance d’écoute

samedi 11.09.2021

14h00

Maison des Associations,
6 rue Berthe de Boissieux ,
38000 Grenoble

prix libre


Giuseppe Gavazza
Conservatoire de Cuneo
(Italie) & AAU-CRESSON (Grenoble)

Adèle de Baudouin
Muséum National d’Histoire Naturelle / Sorbonne Université
(Paris)

Gilles Malatray
Desartsonnants (Lyon)

Détail des interventions

Trois artistes et chercheur.euse.s dialoguent autour des thématiques de l’écologie sonore pour nous présenter leurs visions (peut-être toutes très différentes) sur la notion de paysage sonore et ses implications dans les musiques de recherche.

Une approche tournée vers la vulgarisation, enrichie par des propositions d’écoute approfondies, s’adressant à un public curieux, néophyte ou bien plus ou moins averti.

Des conversations et des échanges qui ne manqueront pas de nous guider vers la découverte de nouvelles expériences d’écoute et des possibles manifestations du sonore dans les espaces que nous habitons et nous traversons.


Programme :

Ville, j’écoute ton cœur : témoignages sonores au temps de la pandémie
Giuseppe Gavazza
Conservatoire de Cuneo (Italie) & AAU-CRESSON (Grenoble)

Paysages sonores, entre arts et sciences : rencontre de la musique électroacoustique et de l’écoacoustique
Adèle de Baudouin
Muséum National d’Histoire Naturelle / Sorbonne Université (Paris)

PAS – Parcours Audio Sensibles : arpenter, lire, écrire et composer un paysage sonore
Gilles Malatray
Desartsonnants (Lyon)


Jauge salle : 40 places

Cet évènement se déroulera dans le respect des consignes sanitaires en vigueur : nous sommes dans l’obligation de demander le Pass Sanitaire à chaque participant.e.


Dans le cadre d’Itinérances Sonores, projet porté par APNÉES, avec le soutien de la Ville de Grenoble : une série d’expérimentations et de performances urbaines éphémères, conférences, ateliers, installations, afin d’inviter le public à se plonger dans l’écoute de l’environnement sonore qui nous entoure, à explorer ses manifestations et ses transformations.



Les interventions en détail


Ville, j’écoute ton cœur1 :
témoignages sonores au temps de la pandémie

Giuseppe Gavazza

Conservatoire de Cuneo (Italie) & AAU-CRESSON (Grenoble)

Le 10 mars 2020, date du premier confinement lié à la pandémie de COVID-19, j’ai soudainement décidé d’enregistrer les sons de mon appartement et de mon quartier, une communauté animée au centre de Turin.

Lors de la première phase de la pandémie (10 mars – 15 juin 2020), j’ai réalisé 108 enregistrements audio quotidiens. J’ai ensuite poursuivi ce travail en rallentando, et, à ce jour (septembre 2021), j’ai enregistré 182 chapitres pour plus de 130 heures d’audio.

L’ensemble des fichiers audio sont accessibles sur le site Corona specific (voici le chapitre de mes enregistrements), avec une fiche descriptive et les fichiers des traces de géolocalisation du parcours. Vous trouverez ici un blog qui sert d’index.

La pandémie a induit des mutations profondes et beaucoup de choses ont visiblement changé. Toutefois, ce changement est-il aussi audible ? Les mêmes changements imprévisibles imposés par l’urgence m’ont motivé pour modeler le projet que je propose ici avec une approche participative.


1 « Ascolto il tuo cuore, città » (« Ville, j’écoute ton cœur » ) est un livre d’Alberto Savinio, peintre, compositeur, musicologue et écrivain (frère du bien plus connu Giorgio De Chirico, mais non moins brillant). Savinio, flâneur, raconte dans ce livre son Milan après la seconde guerre mondiale. J’aime emprunter ce titre pour ma propre flânerie sonore autour de ma ville, Turin. Le livre existe en version française « Ville, j’écoute ton cœur » aux éditions Gallimard (1982).


Diplômé de l’Université de Turin, il a étudié la composition, la direction, la musicologie et la musique électronique au Conservatoire de Milan avec, entre autres, Paolo Castaldi et Azio Corghi.Il a collaboré avec le CSC de l’Université de Padoue, le LIM de l’Université de Milan, le SWF Experimental Studio de Freiburg, l’IRCAM de Paris, l’ACROE-ICA Institut Polytechnique de Grenoble. Au sein de ce dernier, il a obtenu, en 2018, un doctorat sur le sujet : la synthèse par modèles physiques comme outil de composition musicale.
Il enseigne la composition au Conservatoire de Musique de Cuneo (Italie).

En tant que compositeur, mon approche est celle d’une recherche synergique, entre méthodologie scientifique et créativité artistique.
Séduit par le son, je suis curieux, j’aime voyager et travailler en équipe.
J’ai cherché – et trouvé – au fil de mes études, de mon activité d’enseignant et de musicien et de mes résidences artistiques des occasions de collaboration avec des plasticiens, architectes, metteurs en scène de cinéma et théâtre, chorégraphes, danseurs, écrivains, sculpteurs, poètes, peintres. Des occasions de trouver de nouveaux espaces et de nouvelles opportunités pour ma musique : donc pour moi.

Il est actuellement chercheur permanent au sein de l’équipe AAU-CRESSON (Grenoble).


Paysages sonores, entre arts et sciences :
rencontre de la musique électroacoustique et de l’écoacoustique

Adèle de Baudouin

Muséum National d’Histoire Naturelle / Sorbonne Université (Paris)

La musique électroacoustique et l’écoacoustique sont deux disciplines qui étudient les paysages sonores, d’un côté par une approche compositionnelle et de l’autre côté par une approche descriptive de leur diversité biologique et de leur fonctionnement écologique. Comment les paysages sonores sont-ils perçus et interprétés dans ces deux disciplines? Comment améliorer notre perception musicale et écologique des environnements sonores?

En évoquant l’histoire et la démarche de ces deux disciplines nous découvrirons comment les paysages sonores les rapprochent. Illustré par plusieurs temps d’écoutes, nous tenterons de trouver une nouvelle posture pour développer notre connaissance des paysages sonores et participer à leur sauvegarde.


Doctorante au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN, Paris), preneuse de sons sauvages et compositrice électroacoustique.

Elle effectue un Master de Biologie de la Conservation (MNHN) et travaille plusieurs années en milieu associatif pour des missions d’éducation à l’environnement, de protection et de suivi de la faune sauvage. En parallèle, elle se forme au field recording – au cours d’un stage avec Bernard Fort (Phonurgia Nova, Arles) – et à la composition électroacoustique (ENM de Villeurbanne). Elle développe le projet Syrigma, autour de créations sonores et visuelles où elle rapporte les voix des environnements sonores et de leurs habitant.e.s.

Son travail de recherche-création, encadré par Jérôme Sueur (MNHN) et Pierre Couprie (Université Paris-Saclay), et soutenu par Collegium Musicæ/Sorbonne Université, se focalise sur la visualisation des paysages sonores, entre écoacoustique et électroacoustique.


PAS – Parcours Audio Sensibles :
arpenter, lire, écrire et composer un paysage sonore

Gilles Malatray

Desartsonnants (Lyon)

La marche d’écoute est un geste initial, quasi fondateur, tout à la fois lecture, défrichage, déchiffrage, d’un territoire par les oreilles, participant à la construction de paysages sonores contextuels.

Ces déambulations collectives sont une première écriture, traçage in situ de chemins d’écoute, pouvant être cartographiés, balisés, augmentés, aménagés, guidés, ou non.
Des lectures esthétiques, écologiques, voire écosophiques, sociétales, alimentent et questionnent nos rapports, nos inter-relations, à des milieux sensoriels aussi forts que fragiles.
Des collectages sonores constituent des matières pour faire trace(s), mais aussi à (re)composer de nouveaux parcours auriculaires in et ex situ.

L’approche transmédiale, convoquant expériences kinesthésiques et postures d’écoute (Points d’ouïe), sons, images/graphismes, textes, installations éphémères… contribuent à l’écriture plurielle de paysages sonores toujours en mouvement.


Artiste, promeneur écoutant et pédagogue, travaille depuis de nombreuses années autour du paysage sonore.
Dans une posture associant des approches esthétiques, culturelles, artistiques et écologiques, l’écriture et la composition de paysages sonores sont fortement liées aux territoires investis, qu’ils soient ville, périurbain, milieu rural, espace naturel, site architectural …
Ces problématiques occupent une position centrale dans la pratique desartsonnante via la curation, la recherche, les écritures transmédiales, la formation et les interventions artistiques in situ.
L’écoute environnementale reste ainsi, quelle que soit la forme d’intervention convoquée, au centre de toute investigation et création sonore.


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